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Quand sourire est si construit

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Quand sourire est si construit

Quand dormir si ardu

Quand soudain on a la tête pleine de choses qu’on ne peut pas réaliser sur le champs pour une raison ou une autre.

Que le cœur lourd, les yeux parfois embués on laisse passer les minutes et les heures.

Que notre vie on la verrait bien autrement pendant quelques secondes…

Que de vilains fantômes surgissent et nous font penser l’espace d’un moment que nos choix n’ont pas été les meilleurs

Quand tout autour, on entend plus que notre cœur et nos craintes s’exprimer…

Quand réfléchir devient si douloureux

Et sourire si construit…

Quand même les mots de l’être aimé ne sont pas si convaincants, juste réconfortants

Quand on les connait ces deux facettes de la vie

Et que revivre l’une nous rappelle l’autre

Quand prendre des décisions fait si peur…

On se dit juste qu’on est un HOMME…

Matagaly T.


L’Éléphant a barri

Crédit photo TV5 monde
Crédit photo TV5 monde

Flamboyante, attendue, espérée, est la victoire de ce soir.

Victoire de toute une nation, de tout un peuple, de toute une génération. Cette victoire est mienne, elle est notre. Nous l’espérions, nous la voulions, nous l’exigions d’eux, ils nous la ramènent.

La CAN est là 23 ans après le premier sacre de Dakar. Abedi Pelé l’a vu passer sous son nez comme son fils aujourd’hui. Les épaules lourdes, le cœur emplit de douleur AYEW ne voulait même pas son trophée de deuxième. « Que voulez-vous que j’en fasse ?» semblait signifier le geste du fils Abedi au moment de la remise de trophée. Joueurs et encadreurs, tous en pleurs, le Ghana entier est triste ce soir. Vous avez dit pleurs ? Et bien cette sensation, cette douleur qui vous tient et ne vous lâche pas avant longtemps, je la connais, le peuple ivoirien la connait. Depuis 2006, je ne fais que supporter et pleurer. Moi comme des milliers d’ivoiriens avons sillonnés les villes de Cote d’Ivoire et d’Afrique ‘’tous derrière’’ les éléphants, d’autres même sont allés plus loin. Brésil, Allemagne j’en passe, pour témoigner à nos pachydermes notre amour.

Lasse de pleurer et d’espérer ce sacre qui semblait ne pas nous être destiné, j’ai même décidé ne plus regarder les matchs et ne plus prendre part à tous ces débats qui me passionnaient tant au sujet de notre adoré onze national. Mais chaque fois rattrapée par ce petit quelque chose qui me rend si ‘’Supporter Mazo’’ je fini par me retrouver devant mon petit écran avant la fin du match.

elephantEt cette année alors que je n’y croyais pas vraiment, ils ont su au fil des rencontres, réveiller le supporter infatigable en moi. Tous comme un, ont su faire preuve de détermination, de niaque et de professionnalisme. Rentré en outsider, l’Éléphant de Côte d’Ivoire a su conquérir l’Afrique et s’est posé sur le trône doré en ce 08 Février 2015 date anniversaire de la naissance du fils de ‘’ Copa’’ le sauveur.

Ah ces garçons, je les adore !

«Supporter Mazo un jour, supporter mazo toujours». Pas très clair pour les non-initiés, mais dans les rues d’Abidjan nous en connaissons tous la signification.

#Allonsseulement, le hashtag officiel de la CAN 2015 a donc porté bonheur.

Fière d’être ivoirienne encore plus ce soir, je suis convaincue que mon pays, ma nation vient d’entamer un nouveau chapitre de son histoire.

Demain nous accueillerons les héros de la nation dans la joie et l’effervescence, tout en restant cependant très vigilants car dehors, dans les rues d’Eburnie rode un danger, que tous ensemble, nous terrasserons bientôt.

Oui l’Éléphant de Cote d’Ivoire a mûri, il a enfin barri!

Matagaly T.


Toi mon amour!

Ce sourire, cette source d’inspiration intarissable.

Chez moi, c’est elle…

Elle, c’est mon amour, celle que je quitte toujours difficilement, l’âme en peine. Même si mes retours sont et demeurent de gros moments de bonheur.

En son sein généreux, j’ai vu le jour. Mes premiers pas et mes premiers amours sont nés sous son regard bienveillant. Elle m’a appris le respect, l’honnêteté, la loyauté et toutes les valeurs auxquelles je tiens tant aujourd’hui et qui font de moi la personne que je suis.

cropped-Afrique-mon-Afrique5.jpgD’elle j’ai gardé le doux parfum, l’air parfois sec et blessant et la chaleur parfois suffocante. Mais sa face si rassurante et si bienveillante nous fait toujours oublier ses périodes de grande rigidité.

Avec elle, ni la langue ni la couleur ne sont des barrières. Au contraire elle nous apprend constamment à les cultiver.

J’ai beau partir, je reviens toujours vers elle avec le même élan, la même joie. Elle m’inspire, m’éduque encore et toujours et je sais qu’elle m’aime.

De l’Afrique à l’Europe en passant par l’Asie et l’Amérique, elle a connu de luxuriants amours et nombreux sont ceux qui malgré le poids du temps, n’ont jamais pu éteindre en eux la flamme qu’elle a si bien su insuffler en chacun de nous

D’elle je retiens toutes ces larmes et ces cris de joie mais aussi de déception, de frustration.  En elle, j’ai placé mes attentes les plus légitimes et les plus ambitieuses.

Et demain quel que soit ma vie, mes réussites et même mes échecs, j’espère que je réussirai à lui rendre un tout petit peu de l’inestimable trésor qu’elle m’a offert.

Elle, c’est chez moi !

Chez moi c’est Bouaké !

Ma ville, mon amour.

Matagaly T.


Etre Maman ou faire carrière ?

Crédit photo lemonde.fr

La question semble assez banale mais détrompons-nous, elle est profonde. Pour certaines personnes, elle ne se pose pas. Mais pour d’autres comme moi elle s’est posée.

Nous passons notre vie scolaire et estudiantine à faire tout correctement, afin d’obtenir nos diplômes et enfin débuter une belle carrière.

Quand les choses débutent bien comme elles l’ont été pour moi, à 23 ans j’avais mon premier CDD et bien rémunéré en plus, on se dit que le CDI n’est pas loin. Mais on finit par déchanter quand on commence à passer de CDD en CDD et d’entreprise en entreprise. Et au bout d’un moment puisqu’on prend de l’âge, le besoin naturel et légitime de se poser et d’être maman se fait de plus en plus sentir.

Mais le gros problème qui se pose est : Je suis en CDD et nous sommes plusieurs à convoiter le post et le CDI, alors prendre une grossesse est–elle une bonne idée ? Bien sûr que non.

Et on patiente, on travaille, on ne rentre qu’à 21 heures après tous nos collègues, on s’applique à remplir ses tâches et même à se proposer pour des tâches que même les « mecs » se refusent à faire. Dans le but de faire remarquer que nous sommes compétentes et que nous ne sommes pas que des femmes mais des Hommes.

Mais devrait-on renoncer à une carrière pour avoir des enfants ou renoncer aux enfants pour avoir une carrière ?

On se la pose pendant un moment et arrive finalement le jour où on fait un choix. La carrière où la maternité ? J’avais décidé privilégier ma carrière vu que j’étais dans une des plus grandes boîtes du pays. Mais finalement, malgré mes projections et mes ‘’précautions’’ un choix s’est imposé à moi.

Mon choix, il se nomme mon fils !

Crédit photo aufeminin.com

J’avoue que j’ai eu peur à l’annonce de la grossesse. J’ai d’ailleurs caché ma grossesse à tous mes collègues et superviseurs craignant ne pas voir mon CDD renouvelé ou ne pas le voir se transformer enfin en CDI. Finalement à six mois de grossesse, un soir où on s’est rencontré par hasard dans les couloirs de l’entreprise, la directrice m’a posé la question tant redoutée.

–          « Oui je suis enceinte lui ai-je répondu ». Elle m’a observée pendant quelques secondes et j’ai pu lire dans son regard de l’ambiguïté…

Les mois ont passé et jusqu’à mon congé de maternité, je n’ai jamais quitté le bureau avant 19h, m’arrangeant à tout boucler, même si j’avoue que ça devenait de plus en plus dur. Mes stagiaires savaient eux, qu’à partir de 17h, il ne fallait pas me provoquer (rire).

Au bout du compte, après deux ans de ‘’loyaux’’ services rendus à la grande famille y’ello, mon contrat n’a pas été renouvelé et ce, quelques jours avant la venue au monde de mon fils. Le pire, pourrait faire l’objet d’un autre billet et avoir pour titre (descente aux enfers d’une nouvelle maman).

Stress de l’accouchement, pression familiale, peur des lendemains incertains, tout se conjugue. En deux semaines tout a basculé, je n’avais plus d’emploi. Et c’est là que vous entendez toute sorte de commentaires, « Tu aurais dû attendre de passer en CDI, tu n’aurais pas dû… ». Et patati et patata. Tout le monde pour te faire comprendre que tu n’es qu’une femme et personne pour s’indigner qu’une femme ne puisse pas devenir mère quand elle le souhaite.

Je n’ai pas vu mon contrat s’arrêter parce que je n’étais pas à la hauteur mais parce que je devenais une charge pour l’entreprise. Parce que deux à briguer le poste, l’autre est passé en CDI et l’entreprise a pris quelqu’un en CDD pour me remplacer, un homme qui, aujourd’hui, je pense, est passé en CDI.

Les lendemains s’annonceront féroces mais je ne suis pas de ceux qui s’avouent vaincus, je suis-là, je tiens. Mes économies m’ont permis de faire un master dans un domaine qui me passionne et où j’ambitionne de tisser ma toile. Après deux grosses années de galère qui m’ont quand même permis de monter mon commerce. J’ai, depuis, un an maintenant, intégré un grand cabinet, mais là encore rien n’est joué.

Il est facile d’imaginer que les filles n’ont pas de problèmes pour avoir un travail stable mais allez leur demander à toutes ces femmes sans emploi leur quotidien. J’ai même entendu plusieurs dire : « Mais tu as tout ce qu’il faut ma petite pour avoir ce que tu veux ». Insultant parce que moi ce que je veux, ne doit pas s’obtenir et se garder grâce à mes rondeurs ou à mon visage mais plutôt grâce à mes facultés intellectuelles.

Elles sont nombreuses, celles qui ont vu leurs rêves se briser à cause d’une maternité. Ou tout simplement celles qui ont dû pour des raisons sociales ou religieuses faire un choix.

Il ne devrait pas avoir de choix à faire « nous n’avons pas renoncer à une carrière pour avoir des enfants ou renoncer aux enfants pour avoir une carrière… Nous avons le droit de tout avoir».

Aujourd’hui, je suis fière d’être maman. Mon fils est ma victoire, il est mon catalyseur, celui qui me remet sur les rails. Pour lui et pour moi, je n’ai pas le droit de ne pas faire carrière. Je gravirai les étapes de la vie et me percherai au sommet. Pour tendre la main à toutes ces personnes plus mal loties que moi.

Et dans cette quête de l’épanouissement, l’entrepreneuriat me semble une des meilleures voies. Alors mesdames c’est à nous de jouer et de nous imposer à ceux qui ne tiennent pas à voir les choses changer.

Matagaly T.