matagaly

Tout va bien en Côte d’Ivoire

Politiques, artistes, sportifs, autorités religieuses, cellules familiales, on a fait le choix depuis quelques années de se taire, de fermer les yeux et de prétendre que « tout va bien » en Côte d’Ivoire. Les émissions éducatives n’ont pas d’audience, les émissions à sensation nous font vibrer. On s’intéresse tous aux casseroles du voisin mais jamais à ce qui se passe chez nous. On a encouragé la médiocrité à tous les niveaux de la société. On a opté pour les télénovelas et le kongossa* bon marché en présence de nos enfants. On suit de près les clashs grossiers et macabres entres artistes ou « influenceurs », on fredonne tous, des chansons ou on parle de boda, kpôclé, kpêtou…* Aujourd’hui qu’on l’accepte ou non, nous avons tous une part de responsabilité dans cette décadence de la société ivoirienne.

Ignorance ou hypocrysie?

Il y a peu, la toile ivoirienne s’enflammait pour une histoire de langue entre deux « influenceuses ». Durant deux semaines, j’ai vu des adultes commenter de la plus vile manière cette histoire, se délectant de tous ses angles crapuleux. On a vu des gens (si peu nombreux soient-ils) organiser une marche dans leur quartier pour défendre une « prisonnière de la bouche » que dis-je de la langue. Des gens incapables de se réunir pour défendre leurs droits mais prêts à sortir pour une histoire de c… entre deux personnes adultes. Est-ce que mon peuple s’entend? Est-ce que mon peuple se voit? On s’étonne aujourd’hui, de ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Comme si on venait de se réveiller d’un long coma. On s’étonne de ce qu’on a implicitement encouragé? Kpaaa!* On peut être si hypocrite ?

Tout va bien

Aujourd’hui on ne parle plus d’amour, de sentiments, les adolescents ne se braiquent * plus 🤷🏾‍♀️. Non, ils parlent d’argent, de tontines sexuelles, de bizzi*, d’alcool, de chicha, de drogues… Dans quasi toutes les communes de la capitale ivoirienne, l’alcool est servi à tous, de jeunes écoliers fument la chicha sans s’en cacher. On a sapé l’autorité de l’enseignant, on l’a jeté à la rue. Les plus forts s’en sont emparés.

De quoi le peuple s’étonne lorsqu’au sommet de l’Etat, « on ne fait rien avec ça » ? De quoi s’étonne t-on quand dans les plus hautes sphères on se permet de dérouler le tapis rouge à des insulteurs publics, des gens sans éducation et sans vergogne? Quand des élus du peuple, des éducateurs se donnent le droit d’humilier la gente féminine devant toute une nation et qu’aucune mesure de représailles n’ait vu le jour… Alors que des vendeuses de produits décapants font la pluie et le beau temps sur la toile, se baladent sans crainte, en dépit de la législation ivoirienne qui en proscrit la vente. Qu’est-ce qui nous étonne ?

Abidjan sous le choc

La nuit dernière, une émission a choqué le monde. La Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI) a laissé s’exprimer en direct et à une heure de grande audience sur ses antennes, un ancien condamné pour viols. Les téléspectateurs assisteront à une simulation de viol sur un mannequin en plastique, un choc pour des milliers de victimes et de personnes. L’animateur un peu trop à l’aise avec la situation, posant des questions maladroites et indécentes, s’attirera des foudres nationales. On s’époumone, la société crie au scandale. Prestement (heureusement) des associations de défenses des droits humains sont montées au créneau. Aussitôt des excuses, des sanctions… Je suis quelque part soulagée de cette giga indignation spontanée, nous avons donc une société civile qui commence à s’imposer (sur certains sujets en tout cas). Toutefois, vu l’état de délabrement de nos valeurs, j’ai bien peur que nous ne soyons pas au bout de nos peines et que de simples communiqués pondus par nos chers ministères ne suffisent pas à guérir nos maux. Il en faut bien plus.

Certains n’ont pu fermer les yeux, je les comprends parfaitement, une agression sexuelle n’a rien d’amusant, on ne s’en remet presque jamais. Néanmoins, il est bon de souligner qu’il y a bien longtemps qu’une grande majorité d’ivoiriens a perdu le sommeil. Les populations subissent des agressions dont les auteurs semblent connus et intouchables. Des enfants sont violés, abusés, des pères, des mères meurent dans les couloirs de nos hôpitaux sans couverture sociale, sans aucun regard de compassion, souvent pour des ordonnances de moins de 20 000 francs CFA alors que certains bénéficient de l’avion présidentiel pour un malaise. Aucun ivoirien ne devrait « coûter » plus cher qu’un autre. 

Y a fohi!

Empêtrés dans nos soucis existentiels, nous avons laissé le vice prendre le dessus, nos valeurs n’en sont plus. Pour s’évader, le peuple se réfugie dans l’immonde. Nous sommes devenus accros au sensationnel. Les pouvoirs publics ne prennent aucune mesure jusqu’au drame. Des faiseurs de miracles attirent les foules, par milliers des gens en quête de bien-être empruntent le chemin de Kolia – quand ils n’ont pas les moyens de se payer le voyage hors de nos frontières- ils s’entassent dans une promiscuité opaque et sans pareille, dans une zone géographique poreuse et perméable aux manœuvres terroristes. Les uns n’y prêteront attention qu’une fois le drame survenu.

Mon peuple a faim de valeurs, ma société est en pleine décadence mais nous crions Y a fohi* !

Matagaly

Kpaaa: Interjection pour exprimer l’indifférence, le mépris bizzi: prostitution boda: orifice anal kpôklé: prostituée kpêtou: vagin braiquer: faire la cour Y a fohi: Tout va bien


Saint Valentin

Célebrons l’amour le 14 Février mais apprenons surtout à manifester de l’amour tous les jours de nos vies.

J’ai eu la chance de connaître l’amour sous différentes formes. J’ai eu le bonheur d’aimer, d’être aimée. J’ai eu l’occasion de ne plus aimer, de ne plus être aimée ou simplement de ne pas pouvoir aimer. Et je reste une Incorrigible « amoureuse de l’amour »🤷🏾‍♀️

Cependant cette amoureuse de l’amour que je suis, a appris et préfère vivre sans ces démonstrations du 14 février.
– Parce que mes déceptions sont aussi grandes que mes attentes. Parce que je suis du genre à offrir une montagne et à attendre pas moins.
– Parce que je n’aime pas trop cette manifestation de bonheurs comparés…
Je trouve pourtant « chou » toutes ces belles déclarations, cet hymne à l’amour.
C’est mignon tant que ça ne créer pas de blessures inutiles, d’attentes inassouvies
Je privilégie un gentil mot, un baiser matinal, un « je t’aime » profond, le regard plongé dans mon regard, une main qui tient la mienne, un regard, un appel, à tout autre folklore…
J’ai un faible pour l’amour et j’attends tellement de l’amour…

C’est quoi l’amour?🤔

L’amour passion, l’amour de nous C’est aimer l’amour, c’est aimer l’autre mais savoir se choisir. C’est savoir s’aimer au point de savoir lâcher prise. C’est savoir profiter du moment. C’est comme le dit Katherine Pancol:

<<J’aime l’amour fulgurant, impossible, au-dessus de tout, impitoyable, intransigeant. Je ne pardonne pas à l’amour qui compromise, qui s’arrange, qui descend sur terre et obéit aux lois idiotes de notre société…>>.

Katherine Pancol

En réalité quand j’aime, j’aime avec passion. Je ne retiens pas les séparations et les déceptions ensuite. Je retiens que ceux qui partent, sont partis quand ils en ont ressenti le besoin. Je retiens que ce n’est pas un péché de se donner le droit de recommencer. L’amour prime. Ça fait mal à celui qui est quitté mais c’est la life.
Il vaut mieux chercher à retrouver le bonheur sous d’autres cieux, sous une forme différente pourquoi pas, sous d’autres traits… On a tous connu ou connaissons de mémorables goumins… mais on finit par déconfiner nos cœurs. La seule chose qui doit nous intéresser, c’est notre propre bonheur. On n’aura pas de seconde vie, alors vivons celle-ci. Avec ou sans partenaire, il faut pouvoir Aimer, savoir recommencer encore et toujours…

Vivre l’amour

C’est pouvoir laisser l’enfant en nous s’exprimer quand il se présente.
Ressentir chaleur et sécurité, dans les mots, les actes, les yeux de l’autre.
Pouvoir le temps d’un regard, oublier aujourd’hui et demain et même hier.
Oublier nos obligations d’adultes et profiter de nos charmes d’adultes.
Suspendre les contraintes et responsabilités du quotidien, le temps d’un regard.
Vivre l’amour, c’est pouvoir s’abandonner, l’un comme l’autre… à l’autre.
Ne pas craindre d’être soi, ne jouer aucun rôle, être nous quand on se retrouve. Être grand à tour de rôle, pouvoir être petit sans peur d’être jugé

L’amour au quotidien J’adore ces vieux couples qui se disent encore et toujours bisou en fin de conversation.
Ayant grandi au sein d’une famille riche… d’amour et d’altruisme, on m’a appris qu’il n’y a que ça qui compte. L’amour pour son prochain, son village, sa communauté, sa patrie. L’amour de nos terres.
L’argent, indispensable mais dont il faut se méfier.
Les hommes, j’en ai rencontré de beaux, laids, forts, riches, pauvres, intelligents…
Des artistes, des politiques, des business men, des sportifs…
Des pépites, des trou du c…, des spécimens hors catégories
Mais ceux qui ne m’ont pas laissé indifférente, ceux que je garde en mémoire et dans le cœur avaient ou ont quelque chose en commun.
Leur grand cœur, leur altruisme, leur amour pour la famille et/ou autrui, leur foi en la vie, leurs ambitions humaines.
Pour moi c’est aussi ça l’amour!

Saint-Valentin🥰😍😘

Célebrons l’amour, la fête de Saint Valentin, le 14 Février mais manifestons de l’amour à nos semblables, à la faune, à la flore, à notre environnement, tous les jours de nos vies.
Joyeuse célébration de l’amour à tous, lions d’ici et d’ailleurs…

Matagaly


Indécente…

Ces matins où on se réveille avec l’indécente envie de « prendre » du plaisir, de vivre de volupté. Mon corps réclame tes doigts, des caresses légères et profondes. Besoin de pleurer de plaisir, de jouir de douleurs. Ces matins où je ne veux que toi…
Debout ou en amazone, à tes pieds ou sous ta langue, ce désir de toi irradie mon être. Ce matin, je ne demande qu’à te « subir ».
Indécente, coupable, nue, franche, volontaire je m’offre à tes fantasmes les plus intimes, à tes désirs jusque-là contenus.
Mon corps te réclame, ma raison n’a pas de raison.
Mes sens ont pris l’ascendant


Sois à moi rien qu’à moi et en moi l’instant d’un plaisir.
Ce matin je brûle de désir, d’un désir de toi uniquement. Je ne veux rien d’autre, je ne pense à rien d’autre. Je veux hurler mon plaisir, pleurer de bonheur, oublier le monde sous tes assauts.
Je veux des fessées, de douces morsures, sentir mes tétons durcir sous ta langue.
Fais moi tienne, rends toi mien. Prends moi, libère moi de mes chaînes de pudeur.
Plus rien autour, ni responsabilité, ni contraintes, juste l’obligation de prendre du plaisir. M’enivrer de toi, te boire jusqu’à la lie, m’effondrer de douceur….

Matagaly


Célibataires pauvres pécheresses, priez pour elles

Les objectifs de vie se forgent selon nos personnalités si différentes les unes des autres, selon notre vécu et selon nos espérances.
Et les gens comprennent si difficilement…

Le mariage puisqu’il est l’objet de ce billet, est défini comme l’union légitime de deux personnes dans les conditions prévues par la loi du mariage.

L’anneau sacré

Objectif de vie, firmament à atteindre, summum du summum pour certains. Unique condition au bonheur des femmes, critère absolu de mesure de l’honorabilité d’une dame. Ahhh cet anneau au bout de l’annulaire gauche! Vecteur de joie, il en a toutefois fait vaciller des vies, comme le souligne Mariam Sorelle dans son billet sur les violences conjugales. Prôné et exigé par notre belle société, malheur à ces femmes et ces hommes qui tardent à porter l’anneau sacré, celui de la réussite. À bien y fouiller ce sont des gens peu recommandables. Pingres, égoïstes, aigris, vieilles filles, sorcières, femmes acariâtres… les qualificatifs sont vite trouvés pour expliquer le célibat. Oui oui aux célibataires, on a tôt fait de trouver une détresse cachée. Votre épanouissement est feint, vous êtes forcément des malheureux heureux.

Qualités, qualifications, compétences sont foutues à la poubelle. Tu n’es pas une FEMME tant que tu n’as pas décidé de te plier au diktat de cette société d’apparences. Où les femmes sont parfois les plus virulentes quand il s’agit de clouer au pilori « ces pécheresses » qui osent conjuguer le bonheur à leur propre temps. Les « gens » oublient que derrière chaque visage, il y a toute une histoire, des drames et des bonheurs. Ce qu’on pense savoir et ce qui est.

Moi

La trentaine, maman de mon Wahid et célibataire, je fais partie de ces malheureuses😨 que seul un mariage pourrait sauver. Il faut sauver la malheureuse en lui trouvant un mari, peu importe qui, l’essentiel est qu’il accepte de l’épouser.

Kabako😂! Mon avis compterait peu, leur jugement est sans appel.

Pourtant, cette alliance, cette union sacrée et totalement personnelle n’a en aucun cas jamais été un objectif encore moins le BUT à atteindre pour moi.
Je ne vis pas pour être l’épouse de… mais je marche pour être tous les jours une meilleure MOI. Une moi qui s’accepte, une moi toujours plus « grande » que celle d’hier.

Quand on a baigné dans un environnement plein d’amour, connu l’amour dans le quotidien et les yeux des siens, quand on s’est imprégné des belles pages d’amour écrites par nos aînés, on ne saurait se déprécier juste pour faire comme les autres. J’ai lu l’amour, j’ai reçu l’amour.
Chez moi on a jamais rien monnayé. L’amour a toujours été une évidence. J’ai toujours su que j’avais de la valeur parce qu’on m’en a toujours accordé.
Et je tiens à faire comme il me convient et non comme il serait « convenable » de faire. Ceux que ça dérange souffriront de me voir porter avec élégance et bonheur, cette robe de célibataire épanouie, jusqu’à ce que vienne le moment de la changer pour celle de la mariée consentante et heureuse.

Quand on sait ce qu’on vaut, le mariage devient juste une étape, à franchir ou pas.
Que ça se fasse à 20, 35, 50 ans ou jamais, le plus important est de se sentir en paix avec soi-même. Marcher dans le sens de nos convictions. Pour moi personnellement c’est de me sentir utile à mon « environnement ».

J’opte pour le Mariage-évidence et non pour le Mariage-objectif

Il faut que je te sois « utile », que je sois celle, qui t’apaise, qui te motive, qui te rend plus fort, ou… peu importe ce que je t’apporte, mais que je sois celle-là, ce plus… qui te rend TOI.


Le mariage je refuse qu’il soit un impératif à mon bonheur ou qu’il soit une faveur, un cadeau pour « service rendu à la nation ». Il se doit juste d’être la résultante d’une évidence.
Je refuse qu’il soit un acte banal. Je ne suis pas banale, j’ai été conçue au prix de 1000 efforts, contre vents et marées. Alors je ne ferai pas à cette vie qui m’a été donnée, l’affront de la banaliser.

Tu ne dois pas être pour moi un objectif mais une évidence. Vieux ou jeune, tu dois être celui-là, tu dois être ce déclic!
Oui permettez que je lui parle directement à mon potentiel futur époux😅.
J’en ai des amis qui se sont mariés, certains qui ont aujourd’hui une situation socio-professionnelle enviable, une vie apparemment idyllique.
Mais j’avoue n’avoir jamais rougi d’être MOI chaque fois qu’on se rencontre. Pourquoi? Parce que je suis en harmonie avec mes convictions. Je ne suis pas encore une « dure dame » de ce pays mais je marche sûrement vers ma destinée. Que je fasse des plateaux télé ou que je sois une super anonyme, l’essentiel pour moi est d’être heureuse de l’être.

Toi mon futur mari, je te dirai oui parce que tu auras fait naître ce déclic en moi et non parce qu’il est temps de me marier.

Les femmes sont des Hommes

Il faut retenir que la dignité ne se marchande pas, la vie ne s’achète pas.
Le mariage n’est pas le bonheur, le mariage concourt au bonheur. Vous marier ne vous rendra pas plus respectable, intègre ou honnête si vous ne l’étiez auparavant, comme l’écrit le mondoblogueur Makaveli « Obligée de se marier pour se sentir femme respectable« .
Vivez vos vies en harmonie avec Dieu et vous-même. Faites savoir à vos filles qu’elles sont des princesses, qu’elles ont de la valeur. Apprenez à vos fils qu’ils viennent d’une reine et que toutes les femmes sont des Hommes. Celui qui n’a aucun respect pour une femme n’en a pas pour lui même.

Au nom du mariage? NON au nom de notre bonheur. Redonnons à cette sacralité banalisée par une société d’apparences, ses lettres d’or.
Cherchons l’amour et si le mariage nous passe entre les mains, au moins embrassons le bonheur.

À vous…

À vous qui pensez que nos vies sont mornes et que le célibat nous pèse, oui il nous pèse parfois comme le mariage pèse aux mariés. Mais jamais continuellement et ce jusqu’à ce que le déclic se fasse. Et s’il ne se fait pas, on a toujours des raisons d’être heureux.

À ceux qui souffrent pour nous, qui savent mieux que nous (à croire que leurs vies sont bien fades quand ils ne cassent pas « du célibataire »), reposez -vous, déposez les armes, prenez du temps pour vous et tâchez de vivre vos vies.
Matagaly