matagaly

Ils sont tombés à Mina

Crédit photo google

Terribles, violentes,

Insoutenables mais réelles,

Les images du drame nous enveloppent de leur macabre parfum

La tragédie se joue en ce si haut lieu.

100, 300, 717

Je n’en crois pas mes yeux en m’informant sur Internet

Des yeux embués,

Car il est là-bas et je n’ai aucune nouvelle de lui.

Impossible de le joindre,

Au bercail personne également pour me rassurer.

La gorge nouée, le cœur qui bat la chamade, j’imagine le pire

Et je me demande ce qu’il adviendra si…

Papa mon papa, le papa de Mata.

Ce monsieur, ce LION,

Ce papa que j’aime si fort…

Et dans ma tête se bouscule tout ce que je n’ai pas encore pu lui dire

Celle que je ne suis pas encore devenue pour son plus grand bonheur

Alors loin des regards je me réfugie pour exprimer la peur qui m’étreint

A travers de chaudes larmes.

Et quand enfin devant la cage de l’ascenseur je reçois le message de la délivrance

J’ai encore les larmes aux yeux,

Des larmes de soulagement, mais aussi des larmes pour toutes ces personnes qui

Ont, en ce haut lieu de la foi musulmane, des êtres qui leur sont chers.

Des personnes qu’elles n’entendront plus

Qui ne se réveilleront jamais plus, qui ne rentreront jamais plus les serrer dans leur bras.

Oui mes pensées s’envolent vers tous ceux qui n’ont pas eu la joie de s’entendre dire que papa, maman ou le frère, la sœur allait bien après la tragique bousculade de ce matin.

Les images sont insupportables, mais encore plus les larmes des proches. Par centaine, les corps sans vie jonchent le sol. Si vivants il y a quelques heures, les voilà déjà si loin.

Mauvaise organisation, indiscipline des pèlerins ou volonté divine tout court ?

Quelle qu’en soit la raison, ils sont tombés à Mina dans le plein accomplissement de leur foi !

 

Matagaly T.

 


Heureux mariage

Fatou et Nathan / AbidjanEvents
Fatou et Nathan / AbidjanEvents

Hello petit,

Il paraît que tu lui as dit « oui » devant Dieu jeudi et que devant les hommes tu lui diras maintenant « oui » ce 28 août 2015.

Et bien mon vilain cousin adoré je ne peux que vous souhaiter du bonheur. Un bonheur aussi resplendissant que le jaune que vous arborez sur cette magnifique photo.

J’aurais souhaité être présente ce jour-là, juste pour lire sur ton visage l’expression de ton bonheur, de la plénitude de l’instant. Dommage je me devais d’être au village, à la tâche. J’espère que tu comprendras et que tu ne l’as pas mal pris.

C’est vrai que nous ne partageons pas vraiment le même ‘‘monde’’ mais tu représentes un cousin un peu spécial pour moi. On a quand même partagé de jolis souvenirs.

T’as franchi le pas des hommes, il  était temps parce que t’en es un et je pense que tu le seras encore plus aux côtés de Fatou.

Que votre vie soit belle et douce.

Je ne suis pas certaine d’être dans la salle quand tu lui passeras la bague au doigt, mais je vous accompagnerai en pensée. Je suis un peu jalouse, hein après tout de la Fatou (rires), non je plaisante. Je suis tellement heureuse pour toi.

Juste ces quelques mots pour te dire ma joie de vous voir franchir cette étape de la vie et vous souhaite plein de bonheur.

Vive les mariés et vive notre badeya !!!

Gros bisous à toi Fatou et à mon vilain cousin adoré.

Mata…

 


Elle s’appelait Rasket

BB malinois
BB malinois

Elle s’appelait Rasket.

Le nom lui avait été donné sur un joli coup de tête. On lui cherchait un nom quand mon petit frère a lu sur un pantalon Rasket. Il a dit : « Ça sera donc Rasket ». Fou rire dans la chambre, mais oui elle venait d’être baptisée. Sitôt baptisée, mon petit frère me la confia. Elle m’accompagnerait à Bouaké. Une grosse boule de poils. Trop mimi. Même si j’avoue que j’ai passé mon temps à lui reprocher son odeur. Elle sentait la nourriture pour chien.

Sans encombre nous sommes arrivés à Bouaké. Ensuite, direction le village pour les vacances. Tous ces kilomètres ensemble tisseront ce lien qui m’a lié à Biquette, Osiris et à tous les autres. Elle avait juste deux mois.

Rasket a grandi avec Sam, il marchait à peine quand la boule de poils est arrivée dans notre vie. Yousseph en est tombé amoureux, Maman l’a adorée et la maisonnée l’a adoptée. Son maître était trop fier d’elle. C’est vrai qu’elle est majestueuse, notre métisse malinoise.

Trop de souvenirs se bousculent dans ma tête. Des visites chez le vétérinaire à notre dernier marathon il y a juste quelques mois quand je l’ai accompagnée pour son accouplement et qu’elle a pris la tangente. Je n’avais pas couru autant depuis longtemps (rires). Je me souviens aussi du coup de fil de maman au mois d’août l’an passé, m’annonçant sa disparition. Personne n’avait osé informer son « papa » en voyage. Grâce à Dieu elle avait été retrouvée une semaine plus tard le 22 août dans un autre quartier. Un voisin l’ayant aperçue avait donné l’alerte (tout le quartier savait qu’on était à sa recherche).

Ô Rasket, tu vas nous manquer

Il est 1 heure du matin et cela fait exactement une heure que ton maître t’a retrouvée morte. Tu laisses sept petits de 20 jours. Qu’adviendra-t-il de ces petites bêtes ? Ma douleur est grande, d’autant que ça fait exactement deux jours que je ne l’ai même pas caressée, que je n’ai pas joué avec elle. Je ne sais pourquoi, mais ces derniers temps j’étais distante.

Maman dort, Yousseph et tous les autres également. Dur labeur demain, que l’annonce de ce départ si soudain et si violent.

Elle a vomi cet après-midi, le vétérinaire est passé vers 17 h et elle est partie avant minuit. Ce billet pour notre magnifique boule de poils.

Trop fière de toi Rasket, je prie maintenant pour que tes petits survivent. Elle était si jeune, si pleine de vie. Elle avait même gagné son combat contre la parvovirose si dangereuse pour les chiens.

Si forte, si belle, si câline, on t’aime tant…

 

Matagaly T.


À chacun sa crise. La mienne c’est le bonheur!

images (4) Ce matin, je me suis réveillée avec un incroyable dynamisme. Le soleil radieux de cette journée n’a en rien altéré la douceur de sa température. Il y a des jours comme ça, où rien ne semble vous atteindre, en tout cas où votre moral reste high.

Mais à bien y réfléchir, cette journée n’a rien de normal. C’est une journée exceptionnelle, oui  le  jour est grand, il est beau. C’est tout simplement mon anniversaire.

Il y a trente ans, une lionne naissait.

On m’a dit qu’à trente ans, on changeait, on se posait un tas de questions sur sa vie et sur son  avenir.

On m’a dit que trente ans c’est l’âge où les femmes surtout, commencent à stresser, se prendre la tête. On m’a dit trente ans, c’est l’âge de la vérité. L’âge de toutes les questions. Oui on m’a parlé de la crise de la trentaine.

Peut-être vrai pour certaines. Mais pour moi trente ans c’est un autre pas. Une nouvelle étape, un nouveau défi tout simplement. Mais encore plus, c’est une merveilleuse journée. C’est un Ahmdoulilah

Prendre de l’âge ne m’effraie pas, car nous sommes nés pour grandir. J’ai adoré mes cinq ans comme mes quinze ans. Mon 25e anniversaire je l’ai fêté avec mes frères à un karaoké. Et aujourd’hui en plein mois de carême, débarquent mes trente ans. Fière, heureuse et reconnaissante d’être-là. J’adore la vie.

Pourquoi avoir peur de ce qui arrive inexorablement. A chaque étape de la vie, ses bonheurs et ses revers. Ses joies et ses tristesses. Moi j’ai toujours capitalisé mes joies, mes réussites et fais de mes revers et de mes chagrins de gros catalyseurs.

Il arrive c’est vrai des moments de profonds doutes mais qu’adviendrait-il de l’humanité si le doute n’existait pas?

téléchargement (4)On ne peut rester enfant, mais ne brûlons pas les étapes, prendre le temps de vivre chaque moment, de l’apprécier à sa juste valeur et se décider à avancer. A cinq ans j’ai adoré le gros gâteau qu’on a tous partagé. A quinze ans, je faisais face à mes premiers béguins d’ado. A  vingt ans j’affrontais la vie universitaire et les torrides nuits abidjanaises. Je connaissais l’amour et ses revers, mes premières désillusions académiques, familiales également. Mais surtout je gardais la tête sur les épaules, profitais de ce que la vie m’offrait en attendant ce qu’elle ne me permettait pas encore de saisir.

A vingt-cinq ans j’assumais des responsabilités professionnelles depuis quelques années déjà. N’empêche que je rêvais toujours de voir plus loin et d’en apprendre davantage…

Mes trente ans sonnent à un moment où tellement de choses ont changé dans ma vie. J’ai traversé ces dernières années de grosses périodes de doutes, d’incompréhension et de spleen. J’ai flirté avec la dépression par moments.

Mais je suis si heureuse d’être là. J’ai de gros projets, j’en expérimente même déjà certains. Je ne suis pas mariée, je ne suis pas milliardaire, je ne suis pas une ‘’binguiste’’ et je n’en fais pas un drame.

Oui je me construis, simplement mais sûrement. J’adore toujours autant la vie, je fais mon petit tour d’Afrique sans grand moyen. Parce que voyager ça forge également.

Trente ans, c’est de nouvelles expériences, de nouveaux challenges. La lionne que je suis n’est pas pressée d’avancer et surtout n’en a pas peur. Elle craint seulement de stagner.

Il a fallu que le temps passe pour qu’on ait droit au téléphone, à la 3D, aux couches jetables et aux lingettes qui nous facilitent tant la vie… Mais c’est aussi l’évolution qui nous cloître chez nous avec l’apparition de conflits armés plus violents les uns que les autres.

Mais faut-il avoir peur de grandir ? Je ne pense pas. J’adore toujours le cérélac, mais je me délecte surtout de toutes les voluptés de ma vie d’adulte.

Et je suis d’accord avec Claude Aveline qui a dit que « Fais que chaque heure de ta vie soit belle ; le moindre geste est un souvenir futur. »

Très chers lions, la vie, ce miracle on ne le vivra réellement qu’en acceptant de grandir…

Matagaly T.